Léonard Gianadda

80+ ans d'histoires à partager

Jusqu'en novembre 2024, au Vieil Arsenal

Un parcours en images et en sons retrace l’histoire de la Fondation Pierre Gianadda en compagnie de son créateur. Les trois vies de Léonard Gianadda sont présentées : la formation et les reportages de jeunesses, la Fondation, l’œuvre sociale.

Depuis l’été 2015, un parcours en images et en sons, en archives, en photos et en films, nous entraîne à la découverte de l’histoire de la Fondation Pierre Gianadda et celle de son créateur, Léonard Gianadda. L’exposition permet aux visiteurs de tous horizons de mieux comprendre quel moteur se cache derrière ces murs, ce jardin de sculptures et, surtout, ces extraordinaires expositions qui font le bonheur du public international depuis quarante ans. A cet effet, chacun des trois étages du bâtiment racontent, de manière didactique et participative, un aspect de la vie et de l’œuvre du fondateur. Ce dernier explique, à travers plusieurs « Léoguides », ses motivations et ses réalisations.

1re vie : Découvertes – A l’origine de l’aventure artistique, il y a tout d’abord un homme. En 1935, Léonard Gianadda naît à Martigny, une petite ville où son grand-père Baptiste, venu du Piémont, a élu domicile en 1906, puis y a fondé son entreprise de construction. Fils d’un père d’origine italienne et d’une mère valaisanne, Léonard grandit aux côtés de deux frères et une sœur – Jean-Claude, Pierre et Madeleine. Après une formation classique au Collège de l’Abbaye de Saint-Maurice, le jeune homme fait un grand écart et opte pour des études d’ingénieur à Lausanne. Cependant, non content de mener une vie d’étudiant, il décide de poursuivre, en parallèle, une carrière de photoreporter. Sa première rencontre avec l’appareil photographique a eu lieu au début des années 1950, période durant laquelle il commence à fixer sur la pellicule ses souvenirs de vacances. Très rapidement, il se prend au jeu du reportage et, au retour d’un périple aux USA en 1953, il propose une série d’articles aux deux grands journaux valaisans, le Nouvelliste et le Confédéré. L’accueil est bon. Léonard décide donc de persévérer dans cette voie qui lui permet de découvrir le monde, et de financer ses voyages sans l’aide de ses parents. Les destinations sont choisies au gré des occasions et de l’actualité : Grèce-Egypte en 1956, Italie-Tunisie puis Moscou en 1957, Espagne-Maroc en 1958… Les images qu’il ramène de ses escapades témoignent à la fois d’une réelle rencontre avec les hommes, femmes et enfants qu’il croise, et aussi d’un véritable regard photographique.

La métamorphose d’un enfant jugé timide et peu débrouille par ses parents en photoreporter aguerri est éloquente et nous permet de nous questionner sur la suite du parcours.

Léoguide no 1 : Au Collège de Saint-Maurice (1946-1955)
Léoguide no 2 : Les grandes découvertes (1950-1953)
Léoguide no 4 : De Simenon à Annette (février 1957)
Léoguide no 5 : Reportages à Moscou (1957)
Léoguide no 6 : Le Tour de la Méditerranée avec Pierre (1960)

2e vie : La culture – L’aventure se poursuit avec l’abandon de la photographie et l’intervention brutale du destin. En 1976, Léonard Gianadda est alors un père de famille, et surtout un entrepreneur fort occupé par divers projets immobiliers. Par un drôle de hasard, un temple gallo-romain est découvert au centre d’un terrain qu’il a acquis pour la construction d’une tour, et, quelques mois plus tard, son frère Pierre meurt des suites d’un accident d’avion : la création de la Fondation Pierre Gianadda, à l’emplacement des vestiges, est décidé immédiatement. Deux ans plus tard, en novembre 1978, l’institution ouvre ses portes. Désormais engagé sur le front entrepreneurial et culturel, Léonard investit toutes ses forces pour organiser des expositions et des concerts de qualité et développer un réseau dans le milieu artistique, tout en continuant à gérer son bureau d’ingénieurs. Les plus grandes expositions monographiques succèdent aux collections prestigieuses. Les créations du Musée archéologique, du Musée de l’Automobile, puis du Parc de sculptures viennent compléter l’offre culturelle d’un lieu déjà très dynamique. Peintres, photographes et musiciens de renom déplacent des milliers de personnes à Martigny. En quarante ans, ce sont près de 10 millions de visiteurs qui découvrent la Fondation, contribuant ainsi à l’essor touristique et économique de la ville.

Léoguide no 7 : Création de la Fondation (1976-1978)
Léoguide no 8 : Premiers succès (1979-1980)
Léoguide no 9 : Rodin au tournant (1979-1987)
Léoguide no 10 : Les expositions avec Pickvance (1995-2000)
Léoguide no 14 : Les grandes collections (1991-)
Léoguide no 16 : Le Parc de sculptures (1989-)

3e vie : Le partage – A ce stade, Léonard Gianadda aurait pu se reposer sur ses lauriers d’académicien, de commandeur de la Légion d’honneur et de l’Ordre des Arts et des Lettres, de multi-médaillé… et opter pour une retraite méritée. Nous nous en doutons, tel n’a pas été son choix. Fidèle au poste, il mène toujours sa barque, pour continuer à nous enchanter par un programme artistique de haut vol. Son mécénat culturel et social, visible notamment à Martigny à travers les 17 ronds-points ornés de sculptures, les vitraux de Hans Erni et de Kim En Joong et la Fondation à but social Annette et Léonard Gianadda, place définitivement cette aventure humaine sous le signe du partage.

Léoguide no 17 : La Fondation à but social (2009-)
Léoguide no 18 : Les vitraux des chapelles de Martigny (2011-2014)

    Sophia Cantinotti, Jean-Henry Papilloud, Commissaires de l’exposition


Léonard avec son grand-père Baptiste Gianadda, Martigny, 1953
© Archives Gianadda

Annette et Léonard Gianadda, Martigny, 2007
© Georges-André Cretton

Chantier de la Fondation, mars 1978
© Alice Zuber

Inauguration de la Fondation Annette et Léonard Gianadda, avec Cecilia Bartoli, 23 août 2010
© Georges-André Cretton