Rodin et Giacometti

Les expositions à la Fondation


Du 27 juin au 24 novembre 2019 – Tous les jours de 9 h à 19 h, à la Galerie du Foyer

L'histoire en images de la présence des deux grands artistes à Martigny


La sculpture occupe une place importante dans le développement de la Fondation Pierre Gianadda. Elle est omniprésente dans l’esprit et les démarches de Léonard Gianadda, comme le montrent les exemples d’Auguste Rodin et d’Alberto Giacometti. La présentation, en parallèle, de ces deux créateurs est donc une bonne occasion de revenir sur leur présence à Martigny à travers une exposition photographique.

La divine surprise de Rodin
L’admiration de Léonard Gianadda envers Auguste Rodin remonte à ses années de formation. Fait significatif, l’acquisition de la première œuvre marquante effectuée par le jeune ingénieur est un Rodin. Elle précède de plusieurs années la création de la Fondation, puisqu’elle a lieu en mars 1973. L’histoire se poursuit à Paris avec la découverte des richesses du Musée Rodin. En 1984, à force de patience et de persévérance, Léonard Gianadda obtient ce qu’il désire et concrétise un rêve : présenter Rodin à la Fondation ! Il ne lésine d’ailleurs pas sur les installations pour mettre le lieu à la hauteur d’un tel événement et entreprend à cet effet le premier aménagement des jardins pour exposer onze statues de Rodin dans les meilleures conditions. L’accueil dans la presse est unanime ; le succès public suit. Avec 165 443 visiteurs, c’est le premier grand afflux populaire à la Fondation et un événement qui permet de belles rencontres avec les photographes Marcel Imsand et Oswald Ruppen.

Alberto Giacometti à la Fondation
Du 16 mai au 2 novembre 1986, Léonard Gianadda organise, à l’occasion des vingt ans de la disparition de l’artiste grison, une exposition Giacometti dans l’enceinte de la Fondation. Cette grande rétrospective est mise sur pied grâce à l’aide de Bruno Giacometti, frère d’Alberto, de la Fondation Alberto Giacometti à Zurich, et de nombreux collectionneurs privés. L’exposition Giacometti est suivie avec attention par la presse et les photographes, devenus familiers des lieux. Oswald Ruppen et Marcel Imsand sont bien sûr là pour suivre la mise en place des œuvres et la rencontre de celles-ci avec le public ou avec des artistes telles que Barbara Hendricks et Anne-Sophie Mutter.

Le retour des Rodin
Pour la deuxième exposition consacrée à Rodin, en 1994, la Fondation Pierre Gianadda présente les dessins et les aquarelles du maître, grâce à une belle collaboration avec le Musée Rodin et des prêts des collections privées et publiques suisses. Le prochain rendez-vous avec un des artistes préférés du président de la Fondation a lieu en 2006, lorsqu’il accueille « Camille Claudel et Rodin : la rencontre de deux destins ». L’événement est aussi le résultat d’un partenariat réussi avec plusieurs musées, soit, à côté de l’incontournable Musée Rodin, le Musée national des beaux-arts du Québec et le Detroit Institute of Arts. A titre exceptionnel, le Musée d’Orsay accepte même de se séparer pour quelques mois de La Pensée. A peine trois ans plus tard, ce sera « Rodin érotique », une exposition placée sous l’égide de Dominique Viévielle, directeur du Musée Rodin.

L’héritage photographique de Rodin et Giacometti
Toutes ces expositions ont suscité un vif intérêt chez les photographes. Cela se traduit concrètement dans les collections de la Fondation Pierre Gianadda, en particulier à travers les reportages déposés par Marcel Imsand, Oswald Ruppen, Michel Darbellay et Georges-André Cretton. Leurs prises de vues, réalisées à l’occasion des vernissages et des manifestations, constituent des éléments importants de la mémoire de l’institution. A ces œuvres s’ajoutent encore les douze portraits surprenants d’Alberto Giacometti effectués par Henri Cartier-Bresson et offerts à la Fondation par la famille de Sam Szafran. Ainsi, au Foyer, les collections photographiques racontent, à leur manière, des épisodes marquants de la Fondation Pierre Gianadda. Dans le cas de Rodin et de Giacometti, nous pouvons parler, osons le mot, de véritables histoires d’amour.

(Présentation de l’exposition dans le Cahier du Nouvelliste du 25 juin 2019, par Sophia Cantinotti et Jean-Henry Papilloud)
Léonard Gianadda, Bruno et Odette Giacometti, James Lord, André Kuenzi, 1986
© Marcel Imsand, FPG

Exposition Rodin, 1994
© Georges-André Cretton, FPG

Alberto Giacometti à la Galerie Maeght, Paris, mai 1961
© Henri Cartier-Bresson, collection Szafran/FPG