Anker et l'enfance



Deux petits porteurs d'eau, 1893, Kunstmuseum Solothurn, Vermächtnis Urs Brosi, Solothurn, 1917 © Kunstmuseum Solothurn, David Aebi, Bern
Du 1er février au 30 juin 2024 – Tous les jours de 10h00 à 18h00

Vingt ans après, une exposition thématique

La Fondation Pierre Gianadda avait présenté, en 2004, la première rétrospective d’Albert Anker en Suisse romande après celle organisée à Neuchâtel en 1910, l’année de son décès. Elle invite son public à redécouvrir l’œuvre de cet artiste consacrée à l’enfance.
Sur les 800 toiles peintes par Anker de 1848 à 1902, plus de 500 représentent des enfants. Il s’agit de portraits individuels, d’enfants jouant, étudiant seul ou avec d’autres, en compagnie de leurs grands-parents. Anker se révèle un des premiers peintres à avoir pris conscience du comportement de l’enfant sur un plan psychologiques et à le restituer dans ses tableaux. Il applique certainement la thèse du pasteur protestant Johann Caspar Lavater (1741-1801) selon laquelle : « Le visage est la scène où l’âme s’expose – qui ne la saisit pas à ce moment précis, ne peut pas la peindre. » Anker, en quelque sorte, se rapproche des théories de Jean-Jacques Rousseau (1712-1768) ou de Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827), qui considèrent les enfants comme des êtres « innocents par nature », mais « corrompus » ensuite par une mauvaise éducation.
L’enfance le fascine, il va la représenter dans ses activités les plus variées. Un thème dans lequel il excelle et qui le révèle dans le monde de l’art comme un ambassadeur incontournable de portraits d’enfants. Matthias Frehner, commissaire de l’exposition et spécialiste de la peinture suisse, met en valeur cet univers avec des tableaux provenant de la Collection du Dr Christoph Blocher, du Kunstmuseum de Berne et de celui de Soleure, du Musée gruérien de Bulle, de la Fondation pour l’art, la culture et l’histoire de Winterthur, du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, des musées d’art et d’histoire d’Aarau et de Neuchâtel, du Kunsthaus d’Aarau et de Zurich, de la Commune d’Anet, du Kunst Museum Winterthur / Stiftung Oskar Reinhart, du Museum zu Allerheiligen Schaffhausen, de l’Historisches Museum Thurgau / Dr Heinrich Mezger-Stiftung, de collections privées suisses ainsi que du Musée archéologique municipal de Laon et du Palais des beaux-arts de Lille. Cette exposition est le reflet d’une Suisse typique des trente dernières années du XIXe siècle dans la représentation de la famille, de l’école, du jeu et de la société.

L’exposition présente également les œuvres sur papier de cet éminent représentant de l’art suisse. Lesdits travaux constituent des études préparatoires pour de futurs tableaux. Ils se révèlent avant tout un instrument de travail et proposent « un aperçu significatif de la genèse de son œuvre et laissent un riche héritage attestant aussi bien de sa maîtrise technique que de sa sensibilité artistique ». Ils compléteront d’une façon exhaustive cet événement incontournable.

Un véritable coup de jeunesse pour les cimaises de la Fondation, grâce à l’immense talent d’Anker, l’un des plus grands peintres d’enfants de l’art occidental et qui signe certainement les portraits de bambins les plus remarquables de l’histoire de l’art du XIXe siècle.

Antoinette de Wolff

Avec le soutien de

UBS
 
Zurich
La convalescente I, 1878, Sammlung Dr. Christoph Blocher © SIK-ISEA, Zurich

La Femme lacustre III, 1884, Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur © Droits réservés

Portrait d'une jeune fille, 1886, Sammlung Dr. Christoph Blocher © SIK-ISEA, Zurich